Le buddha blues ou PTC ferait son retour en France

Le mauvais usage de la vape

Il est désormais clairement établi que les récents événements sanitaires survenus aux Etats-Unis à l’été 2019 sont dus à un détournement de l’usage traditionnel de la cigarette électronique. Certains utilisateurs ont en effet vapé des cartouches de THC issues du marché noir et contenant de l’huile de vitamine E. Ce cocktail explosif, bien entendu totalement illégal, a entraîné de nombreuses maladies pulmonaires sévères et la mort de plus de 20 personnes… De nombreuses saisies et interpellations sur le sol américain ont suivi cet épisode dramatique.

Il est essentiel de ne pas faire l’amalgame : les produits incriminés sont aux antipodes des eliquides distribués légalement dans toutes les boutiques spécialisées de France et sur les sites internet comme le nôtre. Notre pays encadre drastiquement le marché des eliquides à vapoter, en obligeant les fabricants à déclarer leurs produits auprès de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, ce qui ne laisse aucun doute quant à leur origine et leur composition.

Une drogue déjà connue des brigades anti stupéfiants

Malheureusement comme pour toute autre drogue, les dealers ne connaissent pas de frontières, et depuis quelques mois, une drogue de synthèse, illégale et classée comme stupéfiant, a fait son apparition sur le sol français. Découvert en 2017 lors du démantèlement d’un trafic de drogue dans la Manche, le “buddha blues” (aussi appelé 5F-AKB-48 ou PTC pour Pète Ton Crane) est un cannabinoïde de synthèse surpuissant et dangereux. Il ne provoque pas de pneumopathies lipidiques comme aux Etats-Unis, puisque sa forme n’est pas adipeuse, mais il peut toutefois entraîner des tachycardies, des paralysies, des hallucinations, des accès de violence, ainsi que des crises de paranoïa et de démences. 

Si à l'époque l’affaire manchoise avait fait parler d’elle dans tout le pays, la consommation, elle, ne s’était pas répandue. Mais au mois d’Août 2019, dans la Loire, deux cas suspects d’intoxication font redouter le grand retour du Buddha Blues. Deux jeunes hommes ont en effet déclaré avoir été dépouillés après qu’on leur ai proposé une cigarette. Peu de temps après avoir fumé, l’une des victimes affirme s’être évanouie alors que la seconde a été retrouvée en train ...de manger des cailloux. Il s’est en effet avéré qu’ils avaient, contre leur gré, consommé du “Buddha Blues”. 

Désormais c’est en Bretagne et dans le Calvados que cette drogue fait, de nouveau, parler d’elle. Depuis la rentrée scolaire de septembre 2019, 17 élèves d’un lycée de Caen qui avaient vapoté du Buddha Blues (PTC) ont dû être pris en charge par l’établissement scolaire dont une poignée par un hôpital caennais… Un incident regrettable qui mérite d’être connu afin de sensibiliser et d’alerter les familles.

Conclusion

De notre côté, nous tenons à rappeler que les e-liquides au cannabis de synthèse ne sont pas légaux et ne sont donc pas commercialisés par les boutiques de vape françaises, qu’elles soient physiques ou en ligne. La cigarette électronique est un outil de sevrage tabagique sûr, interdit aux mineurs et victime de ces détournements. De même qu’il serait absurde d’incriminer un simple verre qui aurait été utilisé pour boire de l’eau de Javel, il est inconscient de stigmatiser la cigarette électronique. Attention également à ne pas faire l’amalgame entre Buddha Blues et CBD, qui sont deux dérivés du cannabis, certes, mais dont le cadre législatif diffère et dont les effets se distinguent. Pour en savoir plus consultez notre article sur le cannabidiol (CBD) qui est légal et n’a aucun effet psycho-actif.